HÉLÈNE ROGER-VIOLLET & JEAN FISCHER/ROGER-VIOLLET La coupe à la garçonne,elle s’y est habituée. Et l’assume avec le sourire,passant parfois les doigts dans ses boucles blondes. Pétillante et énergique,Juliette Rouleaux,42 ans,a retrouvé en septembre 2024 ses élèves dans le collège du centre-ville de Nîmes où elle enseigne le français. Dix-huit mois plus tôt,cette maman de deux filles avait appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein,à un stade déjà avancé.

Maniant le second degré et les métaphores avec habileté,Juliette Rouleaux raconte son année d’arrêt maladie,les premiers jours du dépistage (« une sorte de course contre la montre »,« un labyrinthe »),le stress qui la gagne progressivement. Et se remémore ce qui,à l’époque,l’a le plus préoccupée : ses filles.

Comment allait-elle pouvoir parler de sa maladie à Mathilde,5 ans,et Capucine,8 ans ? Qu’allait-elle pouvoir « leur annoncer qui ne soit pas trop effrayant,et en même temps assez proche d’une réalité pas très chouette ? »,se souvient la maman. « J’ai ressenti une très grande culpabilité. J’allais gâcher une partie de leur enfance. J’étais en apparence en forme,et ce qui allait permettre de me soigner allait me mettre à terre. C’était contre-intuitif. »

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